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26.03.24

Petite histoire de la toiture à l'impériale

Petite histoire de la toiture à l'impériale

 

Principalement utilisé dans l’architecture de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe siècle, le toit à l’impériale doit son nom à sa forme rappelant celle de la couronne impériale du Saint-Empire Romain Germanique. Si le terme « à l’impériale » n’apparaît qu’à partir de 1671, le terme campanulé lui est préféré à partir de 1884.

Se distinguant du dôme bombé de plan carré et de dôme en bulbe, le toit à l’impérial est souvent appelé à tort « à la Philibert de l’Orme ». L’invention dont cet architecte du roi (1514-1570) se dit l’auteur dans son livre des Nouvelles Inventions pour bien bastir et à petits fraiz, publié en 1561, consiste en une charpente à petits-bois. C’est-à-dire que les fermes de la charpente sont des arcs formés par un assemblage de planches reliées entre elles par des liernes et bloquées par des clavettes, système ingénieux permettant de faire l’économie des grands bois.

A l’inverse, le toit à l’impériale, souvent employé sous forme de dôme couvrant un pavillon central ou des pavillons latéraux, voit sa charpente constituée de pièces de bois nobles. La courbure recherchée des arêtiers et des chevrons est rendue possible par le choix d’arbres isolés ou en lisière de forêt. En effet, leur développement, en pleine lumière pour les uns et dissymétrique pour les autres, fournit de nombreuses branches, offrant ainsi des bois tors pour la construction navale et des bois courbes pour la charpente des toitures. Particulièrement rares et prisés, ses bois étaient fort coûteux, faisant du dôme à l’impériale un signe extérieur de richesse et un symbole de puissance.

Souvent comparé à la carène d’un navire, le toit à l’impériale nécessite une technicité proche de celle employée dans les ateliers de charpente marine. De là à faire un parallèle avec l’image d’une coque de bateau renversée voguant sur un ciel d’azur, il n’y a qu’un pas ! D’autant que lorsque celui-ci coiffe un pavillon contenant l’escalier, l’architecture prend alors une dimension hautement symbolique d’élévation spirituelle.

 

 

 

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